Robin Campillo : « Retourner à Madagascar pour déchirer le rideau de la nostalgie coloniale »

Dans L’île rouge, Robin Campillo relate sous forme d’autofiction son enfance dans l’ex-colonie française de Madagascar. Le cinéaste nous raconte comment il s’est projeté et a projeté ce qu’il était enfance pour créer une matière filmique propre ; mais aussi de la manière de faire la révolution à l’intérieur de son propre film.

Résumé

Après Les Revenants (2004), Eastern Boys (2014) et 120 Battements par minute (2017), Robin Campillo signe avec L’île rouge son quatrième long-métrage. Son dernier film en date était à la fois un film sur une époque, au sens historique, et un film sur un moment important de sa vie personnelle : les années 1990, votre engagement militant auprès d’Act Up et ces années de lutte pour combattre l’épidémie du sida.

Avec L’île rouge, Robin Campillo prolonge ce double geste initié dans 120 BPM, mêlant cette fois-ci une forme du fin du colonialisme de la France au tournant des années 1970, une époque où il était enfant dans l’ex-colonie française de Madagascar. Son père était sous-officier dans l’armée de l’air alors que la France possédait toujours une base sur le territoire malgache devenu indépendant.

Une base militaire qui devient le terrain d’exploration de l’alter ego du cinéaste : le jeune Thomas, qui y habitait avec sa famille. Robin Campillo filme un crépuscule (celui d’un monde, celui du couple de ses parents, incarnés par Nadia Tereszkiewicz et Quim Gutierrez) et la naissance, voire la métamorphose d’un regard.

Autofiction plus qu’autobiographie, L’île rouge puise dans les souvenirs multiples du jeune Robin pour entremêler des lignes narratives multiples à la fois autonomes et interdépendantes. ambitionne de dresser un portrait de groupe alliant intime et politique : une articulation proprement politique.

Dans cet entretien, Robin Campillo raconte comment il s’est projeté et a projeté ce qu’il était enfance pour créer une matière filmique propre ; son rapport au réel et à l’imaginaire ; le scénario comme puzzle ; mais aussi comment faire la révolution à l’intérieur de son propre film.

LES CHAPITRES

00:01:18 – Lutter contre la sédentarité
00:03:44 – Réalité hirsute et scénarios contradictoires
00:07:47 – Le tournage hante l’écriture
00:12:03 – La politique : de l’intime au collectif
00:15:58 – Du portrait de groupe
00:20:14 – Son enfance comme ressource formelle
00:24:44 – Rendre le film aux malagasy
00:31:20 – Découvrir de nouveaux mondes
00:33:57 – « Veloma » par Mahaleo

ÉCOUTEZ

L'île rouge

réalisation Robin Campillo

scénario Robin Campillo, Gilles Marchand (collaboration), Jean-Luc Raharimanana (consultation)

image Jeanne Lapoirie

son Julien Tan-Ham Sicart, Valérie De Loof, Thomas Gauder

décors Emmanuelle Duplay

costumes Isabelle Pannetier

montage Robin Campillo, Anitha Roth, Stéphanie Léger

interprétation Nadia Tereszkiewicz (Colette Lopez), Quim Gutierrez (Robert Lopez), Charlie Vauselle (Thomas), Miangaly (Amely Rakotoarimalala)

producteur(s) Marie-Ange Luciani

production Les films de Pierre

durée 1h57

distributeur Memento Distribution

sortie 31 mai 2023


L'île rouge

réalisation Robin Campillo

scénario Robin Campillo, Gilles Marchand (collaboration), Jean-Luc Raharimanana (consultation)

image Jeanne Lapoirie

son Julien Tan-Ham Sicart, Valérie De Loof, Thomas Gauder

décors Emmanuelle Duplay

costumes Isabelle Pannetier

montage Robin Campillo, Anitha Roth, Stéphanie Léger

interprétation Nadia Tereszkiewicz (Colette Lopez), Quim Gutierrez (Robert Lopez), Charlie Vauselle (Thomas), Miangaly (Amely Rakotoarimalala)

producteur(s) Marie-Ange Luciani

production Les films de Pierre

durée 1h57

distributeur Memento Distribution

sortie 31 mai 2023