Résumé
Rencontre avec Florence Loiret Caille à l’occasion de la présentation de La Tête Froide, premier long-métrage de Stéphane Marchetti, à l’Arras Film Festival 2023. Elle y incarne Marie, une femme en situation de survie dans les Alpes, une trafiquante-revendeuse de cartouches cigarettes, puis une passeuse en faisant traverser la frontière à des migrants contre de l’argent. Un personnage aux multiples facettes, à l’image de la filmographie de celle qui ne se retrouve pas dans les termes d’« actrice » ou de « comédienne ».
Avec Florence Loiret Caille, nous avons discuté ensemble de la question centrale du jeu. Pour elle, le fait de jouer permet de donner vie à des mots et à des rôles complexes. Inspirée et formée par le théâtre d’Ariane Mnouchkine, elle a fait du corps un support central du jeu et de son expression. Dans la Tête Froide, l’incarnation du personnage de Marie était avant tout une question d’immersion dans des situations : « Il n’y avait qu’à enregistrer la vie, le quotidien, les petits gestes ».
Florence Loiret Caille a été révélée d’abord pour ses nombreux rôles chez Claire Denis, puis plus largement pour le personnage de Marie-Jeanne, l’espionne la plus remarquable des cinq saisons du Bureau des Légendes d’Eric Rochant. Elle nous raconte également la création de son double clownesque, Coralie Corail, mis en scène sur Instagram ; sa passion pour le cinéaste coréen Lee Chang-Dong ; et l’évolution du statut des acteur·ice·s à l’ère du culte de l’image, de l’argent. Elle nous pose la question : a-t-encore le droit, simplement, de jouer ?
LES CHAPITRES
00:00:00 – Introduction
00:01:11 – Donner un corps aux mots
00:05:02 – La fonction cathartique du jeu
00:09:06 – Lire un scénario et instinct
00:13:14 – S’immerger dans les situations
00:17:56 – Un double clownesque
00:20:24 – La caméra, oeil étrange et trou noir
00:23:31 – De la lumière comme vêtement
00:24:57 – La pellicule et le bord du gouffre
00:28:00 – Blizzard vertigineux
00:34:36 – Lee Chang-dong, cinéaste de chevet
00:38:12 – Cinéma, argent et culte de l’image
00:40:47 – Des animaux de cinéma